Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article AGROTERAS THYSIA

AGROTERAS TIIYSIA (Aypvr€p«ç Ouc( ). I. Fête annuelle célébrée à Athènes en l'honneur d'Artémis Agrotera ou Agraia, déesse de la chasse [MANA], qui avait son temple dans le faubourg d'Agrae, sur une hauteur. C'est là que, selon la tradition, la déesse, venant de Délos, avait pour la première fois chassé'. Le jour de la fête, on s'y rendait en procession L. Mais cette déesse présidait aussi aux combats, et les Spartiates, avant de livrer bataille, avaient l'habitude de lui sacrifier une chèvre en face de l'ennemi °. Ceci explique le voeu que la tradition attribue à Miltiade avant la bataille de Marathon. Il promit de sacrifier à cette déesse autant de chèvres, ou de boeufs suivant une autre version qu'il y aurait d'ennemis abattus. Mais il se trouva que le nombre des ennemis tués était trop grand pour permettre d'accomplir le voeu. On se contenta donc d'offrir annuellement 500 chèvres s ou, d'après un autre rapport, 300 °. Ce sacrifice avait lieu le 6 du mois boé(h erniou 7. Elien 6 indique par erreur le 6 du mois thargélion ; on sait, positivement que l'anniversaire de la bataille de Marathon ne correspondait pas à ce jour : on l'avait ainsi fixé pour le faire coïncider avec la fête de la déesse a. H. AGROTERAS THYSIA est aussi le nom du sacrifice que les chasseurs avaient coutume de faire à Artémis Agrotera d'une part du butin qu'ils devaient à son assistancei0. C'était ordinairement la tête, le pied, les cornes ou la peau des bêtes abattues. Les monuments qui offrent des images d'Artémis ou de Diane, ou qui se rapportent à son culte, montrent souvent attachés aux colonnes ou aux murs de ses temples, ou suspendus aux branches d'un arbre sacré, une ramure de cerf ", un Crane décharné 14, ou même une pièce de gibier tout entière, comme on le voit dans un élégant bas-relief du Musée du Louvre 13 [VENATIO]. SUI' sarcophage trouvé à Constantinople (fig. 190), où est représentée l'histoire de Phèdre, on voit Thésée assis, au retour de la chasse, devant un autel d'Artémis. Un jeune garçon est occupé à fixer an sommet le bois d'un cerf, tandis qu'un des chasseurs porte un sanglier sur ses épaules'`. On peut rapprocher cette figure de l'églogue de Virgile15 où Corydon promet à Diane la ramure d'un cerf et la hure velue d'un sanglier. Plutarque dit 16. d'une manière générale, que l'on offrait à Diane les cornes des cerfs. E. SA GLIO. AGRYPNIS (Aypu7evéç, la veillée). Fête nocturne célébrée en l'honneur de Dionysos à Arbèles, d'après Hésychius'. On ignore s'il s'agit, dans ce passage, d'Arbèles en Assyrie ou d'une autre ville du même nom. E. S.